L’adrénoleucodystrophie liée au chromosome X est la plus fréquente des leucodystrophies chez les individus de sexe masculine, tout âge confondu.
Les leucodystrophies sont des maladies génétiques de la substance blanche cérébrale
Le terme leucopathie désigne une maladie qui affecte la synthèse ou la dégradation de la substance blanche du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). La substance blanche est composée des fibres nerveuses lesquelles interconnectent les neurones entre eux. Les fibres nerveuses sont enrobées et protégées par une couche isolante appelée myéline, laquelle est constituée par des protéines et des lipides. Ces sont ces protéines et ces lipides qui donnent la couleur blanche caractéristique. La myéline accomplit les fonctions de support nutritionnel aux neurones et de conduction rapide des influx nerveux entre les neurones. La myéline permet, donc, la transmission de l’information du cerveau vers la périphérie et inversement. La myéline est aussi appelée gaine de myéline.
Les leucodystrophies sont des leucopathies d’origine génétique, c’est-à-dire un groupe de maladies rares héréditaires neurologiques qui altèrent la synthèse ou le maintien de la myéline. Les leucodystrophies affectent de façon majoritaire les cellules gliales, qui sont de 3 types :
- les oligodendrocytes;
- les astrocytes;
- et la microglie.
De manière simplifiée, les oligodendrocytes synthétisent la gaine de myéline ; les astrocytes apportent le support nutritionnel aux oligodendrocytes et aux neurones et les cellules microgliales assurent la défense immunitaire du système nerveux. Toutes ces cellules sont nécessaires à la synthèse et au renouvellement de la myéline.
Sommaire
Quelles sont les causes des leucodystrophies ?
Les leucodystrophies sont causées par des anomalies génétiques appelées mutations dans des gènes qui codent pour des protéines ayant un rôle clé dans la synthèse ou le maintien de la myéline. En effet, la myéline est une membrane ultraspécialisée composée de protéines et des lipides qu’il faut produire et renouveler tout au long de la vie. Des mutations dans un gène impliqué dans une de ces étapes au sein des cellules gliales compromettent les cycles de synthèse et/ou de maintien de la myéline, et par conséquence entrainent une diminution de la quantité de myéline ou une altération des fonctions de la myéline. A ce jour, plus de 200 gènes ont été identifiés comme pouvant être responsables de leucodystrophies.
On distingue habituellement :
- les leucodystrophies hypomyélinisantes (production d’une quantité insuffisante de myéline) ;
- et des leucodystrophies démyélinisantes (défaut de maintien de la myéline conduisant à une perte de myéline).
Les leucodystrophies sont en général des maladies neurodégénératives progressives, et peuvent se manifester dès la petite enfance, l’adolescence ou à l’âge adulte.
Parmi les plus fréquentes, notre Centre prend notamment en charge les leucodystrophies suivantes : adrénoleucodystrophie liée à l’X (ALD), leucodystrophie liée au gène CSF1R (ALSP), leucodystrophie métachromatique (LDM), maladie de Krabbe, xanthomatose cérébrotendineuse (XCT), maladie d’Alexander, leucodystrophies liées aux gènes EIF2B (vanishing white matter diseases), leucodystrophie liée au gène PLP1, leucodystrophie liée au gène GJA1.
Quels sont les symptômes des leucodystrophies ?
Les leucodystrophies compromettent la fonction de la gaine de myéline. Cela provoque une perte de communication entre les neurones et l’apparition de symptômes moteurs, cognitifs, psychiatriques, et/ou sensoriels.
Les symptômes présentés par les patients différent selon le type de leucodystrophie et degré de sévérité de l’atteinte. Cependant les signes cliniques communs et les plus fréquents sont, d’un point de vue moteur, une spasticité (raideur des muscles), une ataxie (manque de coordination fine des mouvements volontaires) et troubles de la parole, des mouvements anormaux comme une dystonie (contraction involontaire des muscles) ou des tremblements.
Ces troubles moteurs sont souvent associés à des difficultés de contrôle de la vessie. Les symptômes cognitifs peuvent entrainer selon l’âge des retards du développement psychomoteur, des difficultés scolaires ou dans le travail voire une démence. Les troubles du comportement ou de l’humeur sont fréquents. Des troubles de la vision et/ou de l’audition sont possibles, en particulier chez les enfants.
Comment sont diagnostiquées les leucodystrophies ?
Le diagnostic des leucodystrophies est basé en premier lieu sur l’analyse de l’imagerie cérébrale (IRM) qui va permettre de mettre en évidence les anomalies de la myéline et de classer les leucodystrophies en forme hypomyélinisante ou démyélinisante. Le diagnostic plus précis du type de leucodystrophies repose sur des dosages biochimiques pour certaines leucodystrophies et des analyses génétiques dans tous les cas. Lorsque le diagnostic est posé, une enquête familiale (conseil génétique) est proposée afin de déterminer les apparentés à risque de de développer ou transmettre la maladie à leur descendance. Il y a souvent des retards de diagnostic des leucodystrophies chez l’adulte car elles sont confondues avec la sclérose en plaque, la maladie acquise de la myéline la plus fréquente et la mieux connue des neurologues.
Quels sont les traitements disponibles pour les leucodystrophies ?
Pour certaines leucodystrophies, il existe des traitements dédiés, en particulier la greffe de moelle osseuse pour l’ALD, l’ALSP et certaines formes de LDM. La greffe doit être réalisée à un stade précoce de la maladie pour être efficace. Parfois, des traitements médicamenteux sont possibles, comme dans la XCT. Plusieurs thérapies géniques sont par ailleurs en développement dans les leucodystrophies.
Par ailleurs, dans toutes les leucodystrophies, des traitements symptomatiques sont possibles, médicamenteux et/ou de rééducation, afin d’améliorer certains symptômes comme la spasticité ou les douleurs.
Les différents types de leucodystrophies
Leucodystrophie liée au gène CSF1R
La leucodystrophie liée au gène CSF1R est possiblement la deuxième leucodystrophie la plus fréquente chez l’adulte, et souvent confondue avec la sclérose en plaques.
Leucodystrophie métachromatique
La leucodystrophie métachromatique est une maladie autosomique récessive qui touche les enfants et les adultes.
Xanthomatose cérébrotendineuse
La xanthomatose cérébrotendineuse est une maladie autosomique récessive qui débute souvent dans l’enfance mais dont le diagnostic est encore actuellement souvent fait chez l’adulte.